• Les dangers de l'alimentation industrielle :

     

       1*-INTRODUCTION :

        Aux États-Unis, plus de 95% des animaux de compagnie tirent leur besoins nutritionnels d’une seule et unique source: les boîtes et les croquettes pour animaux (Perry, 1996). Par conséquent, l’industrie pour animaux est un commerce prospère qui a de beaux jours devant lui. En 1998, les ventes américaines de nourriture pour chiens se sont élevées à 5.9 milliards de dollars, et les ventes de nourriture pour chats à 4.7 milliards. Ces chiffres représentent une augmentation de 25% depuis 1993. Avec environ 55 millions de chiens et 70 millions de chats en 1998, chaque chien a approximativement rapporté 107 dollars par an à l’industrie, et chaque chat approximativement 67 dollars (Gurkin & Fenstermacher, 1999). Dès 2002, l’industrie américaine de nourriture pour animaux affichait un capital de 11 milliards de dollars (API, 2002).

    De tels profits sont obtenus par la minimisation des coûts et l’amélioration de la saveur (attrait en termes de goût, d’odeur, de couleur et de texture) des produits vendus. L’industrie utilise dans l'alimentation une variété de substrats ingénieux afin de minimiser ses coûts (de production), substrats dont beaucoup présentent des risques pour la santé. Ce qui fait que les profits sont maintenus tandis que la compréhension du consommateur quant à ces risques reste minimale.

    Encouragé par des étiquettes commerciales telles que celles que l’on peut trouver sur les boîtes de première qualité Hills Science Diet affirmant que «seuls les ingrédients de la plus haute qualité sont utilisés», les consommateurs présument couramment que les produits carnés de qualité constituent la majorité de la nourriture commerciale dont ils nourrissent ‘leurs’ animaux. Induits en erreur par les publicités affichant des poulets entiers, des morceaux choisis de boeuf, et des céréales nouvelles, les consommateurs crédules ne sont pas conscients que les fabricants ont depuis longtemps substitué aux poulets entiers des têtes de poulets, des pieds et des intestins; aux morceaux choisis de boeuf des cerveaux de veaux, des langues, des oesophages, et d'autres viscères (y compris des tissus malades et même parfois cancéreux); et aux céréales complètes des céréales jugées impropres à la consommation humaine pour cause de moisissure, de décomposition ou de mauvaise qualité; ainsi que par des fruits à écale et autres résidus du moulinage (Perry, 1996).

    Jusqu'à 50% des produits de marques commerciales sont composés de ‘sous-produits animaux’ et de ‘produits dérivés’, euphémismes de l’industrie pour désigner les différents morceaux de cadavres, les déchets d'abattoirs, la viande 4M (d’animaux morts, malades, mourants, malades ou mal en point), les rejets de supermarchés, et un grand nombre de chiens et chats morts aux centres animaliers. Ainsi que des corps gras usagés de restaurants, avec une haute concentration en dangereux radicaux libres et acides gras trans, des polychlorobiphényles (PCBs), métaux lourds et autres toxines, surtout dans le poisson, des agents de contamination bactériens, protozoaires, champignons, virus et prions, ainsi que des endotoxines et mycotoxines qui leur sont associés, des résidus d’hormones et d’antibiotiques, et de dangereux conservateurs. Le tout est rendu alléchant pour les animaux par l’addition d’une soupe digestive – soupe d’entrailles de poulets partiellement dissoutes. Les scientifiques qui travaillent à la nourriture pour animaux ont découvert depuis longtemps comment enrichir un mélange de restes de nourriture autrement immangeables par des vitamines et minéraux artificiels, comment les préserver de la pourriture durant un stockage d’un an ou plus, comment ajouter des réhausseurs de goût et colorants afin d'améliorer la saveur et l’apparence du produit, et comment extraire la mixture ainsi obtenue en des formes fantaisistes qui vont attirer le consommateur.

    Il ne faudra donc pas s'étonner que les risques pour la santé intrinsèques à la nourriture carnée de type commercial pour animaux suffisent à remplir un livre. Le livre d’Ann, N. Martin (2003) «La nourriture dont nos animaux meurent d’envie» inclut une enquête de 161 pages sur les produits chimiques, conservateurs, hormones, pesticides, et les restes d’animaux malades trouvés dans la nourriture commerciale pour animaux, avec toutes les maladies qui peuvent en résulter. Le docteur vétérinaire Wendell Belfield déclare: «malgré les déclarations faites par l’industrie que les animaux ont vie longue et saine en suivant un régime commercial, nous les vétérinaires sommes quotidiennement confrontés à cette évidence contraire que constituent les animaux malades. Nous avons fréquemment affaire à des réactions aiguës telles que la diarrhée, les vomissements, et les lésions de la peau. La plupart du temps, cependant, nous sommes témoins de symptômes d'une santé qui se dégrade, d'une diminution de l'efficacité des fonctions corporelles et des organes, d'hépatites rénales vers l’âge adulte dues à un excès de protéines, de systèmes immunitaires affaiblis et de réactions allergiques. Nous constatons l’effet cumulatif de tous ces additifs, toxines, plomb, et à la provenance hautement douteuse de tous ces ingrédients naturels» (Belfield et al., 1983). En tant que vétérinaire praticien, je conviens que ces problèmes de santé sont bien plus répandus qu’ils ne devraient l’être, et que beaucoup de ces problèmes semblent être exacerbés ou directement provoqués par les nombreux ingrédients plus que douteux présents dans les aliments carnés en boîte destinés aux chiens et chats.


    2*- SOUS PRODUITS ANIMAUX - DECHETS ABATTOIR :

    Sous-produits animaux et produits dérivés: déchets d'abattoir, viande 4M, rejets de supermarchés et restes d'animaux

    Les estimations du nombre de carcasses d’animaux ‘de boucherie’ qui ne sont pas consommées par les humains aux États-Unis chaque année varie approximativement entre 50% (Phillips, 1994) et environ 20% (Pearl, 1997: la population américaine consume 181,2 livres (soit 90,6kg) de viande désossée par personne et par an. Une telle consommation génère approximativement 44 milliards de livres (soit environ 64 milliards d'euros) de matière animale immangeable rendue.

    En 2004, Kvamme estimait que l'on produit environ 50 milliards de livres de gras, suif et graisses, produits dérivés et farine d'os et autres produits animaux annuellement aux États-Unis. La majeure partie des produits dérivés et des farines d'os sont utilisés comme suppléments dans l’alimentation pour animaux: 43% pour la volaille, 23% pour la nourriture pour chiens et chats, 13% pour les porcs, 10% pour les bovins, et 11% à d’autres fins, dont la production de nourriture pour les poissons de culture. Étant donné le plus grand besoin en protéines des chats, leur alimentation contient typiquement plus de produits dérivés d'animaux (35-50%) que l'alimentation pour chiens (25-40%) (Halpin et al., 1999).

    Les multinationales étant propriétaires des marques principales de nourriture pour animaux, cela facilite le recyclage des déchets animaux en ‘sous-produits industriels’ et ‘produits dérivés’. Trois des cinq compagnies majeures de nourriture pour animaux aux États-Unis sont des filiales des principales multinationales d'alimentation suivantes: Nestlé (Alpo, Fancy Feast, Friskies, Mighty Dog, et les produits Ralson Purina comme Dog Chow, Proplan, et Purina One), Heinz (9 Lives, Amore, Gravy, Train, Kibbles-n-Bits, Nature's Recipe), et Colgate-Palmolive (Hill's Science Diet Pet Food). Les autres companies comptent Procter & Gamble (Eukanuba and Iams), Mars (Kal Kan, Mealtime, Pedigree, Sheba, Waltham’s), et Nutro (API, 2002).

    Finalement, qu’est-ce qui en fait relève de la catégorie ‘sous-produits animaux’ et ‘produits dérivés’? Certainement peu de viande de qualité. Lorsque les bovins, cochons, poulets, moutons et autres animaux sont abattus, les morceaux de choix de muscles et d’organes maigres prisés par les humains sont ébarbés de la carcasse, laissant les os, le sang, les têtes, cerveaux, nez, becs, poumons, rates, reins, foies, estomacs, intestins, ligaments, graisses sous-cutanées, sabots, cornes et autres parties indésirables pour la revente en ‘produits dérivés’ (Perry, 1996). Des cadavres entiers de mammifères (agneaux, veaux, cochons, etc.) par centaines de milliers, donc des millions de leurs organes vitaux; sans compter des milliers de tonnes de chair d’oiseaux jugées annuellement impropres à la consommation humaine aux abattoirs. (Mason & Singer, 1990). La viande ‘4M’ d’animaux morts, mourants, malades et mal en point est inclue, et à cause des coûts de main d’oeuvre élevés, les étiquettes d’oreille ne sont que rarement ôtées. On utilise les viandes de supermarchés vieilles ou avariées, souvent sans retirer la mousse de polystyrène d'emballage (car cela augmenterait le coût de la main d’oeuvre)(Gillen, 2003). Le vétérinaire Docteur Alfred Plechner décrit les produits dérivés comme «des tissus malades, pus, poils, plumes, déchets d'abattoirs divers, et des carcasses dans des états variés de décomposition» (Plechner & Zucker, 1986). Même les 'pet treats' (friandises pour animaux) contiennent des produits dérivés de la viande, essentiellement des oreilles de cochons et des groins, des sabots et des queues de vaches, des peaux, des fémurs, du cartilage de requin, et des fricassés de lapin et cervidés (Halpin et al., 1999).

    Les tissus cancéreux en provenance des abattoirs américains rapportent environ quinze millions de livres sterling par an (Mason & Singer, 1990). De son expérience en tant que vétérinaire et inspecteur fédéral de la viande, le Docteur P. F. McGargle conclut que: «donner à manger aux animaux les déchets d’autres animaux augmente leurs risques d'attraper le cancer et d’autres maladies dégénératives... De plus, l’augmentation du nombre de cancers correspond à l’introduction et à l’augmentation de l’usage de sous-produits industriels comme nourriture pour animaux» (Pitcairn & Pitcairn, 1995).

    Approximativement cinq millions de chiens et chats abandonnés sont tués annuellement dans les refuges pour animaux chaque année aux États-Unis, et nombre de leurs cadavres sont transformés en sous-produits dérivés. Les producteurs et fournisseurs sont, et on le comprend, réticents à attirer l'attention du public sur cet usage d' animaux de compagnie qui furent autrefois chéris. Comme on le rapporte dans la San Francisco Chronicle, la National Renderer’s Association et les dirigeants de la fabrique Modesto Tallow, ont même tous deux nié qu’ils utilisaient les animaux de compagnie. Cependant les employés, vendeurs, et inspecteurs d'état ont rapporté qu’ils observaient régulièrement des chiens et des chats rétrocédés aux usines de Sacramento Rendering comme à Modesto, de plus la AVMA et FDA ont toutes deux confirmé l’utilisation de carcasses d'animaux de compagnie (Perry, 1996). A Sacramento Rendering, un employé a déclaré: «des milliers et des milliers de kilos de chiens et chats sont ramassés et amenés ici chaque jour». Un ancien employé confirme: «les petits animaux constituent une grosse part pour la compagnie» (Eckhouse, 1990). Derechef, pour des raisons de main d’oeuvre coûteuse, les colliers anti-puces contenant des insecticides organophosphates toxiques ne sont couramment pas retirés avant la fabrication. Une enquête de 1998 de la FDA a également détecté la solution d’euthanasie sodium penthiobarbital, solution spécifiquement désignée pour tuer chiens, chats et autres animaux et qui, donc, est utilisée dans ce but aux refuges animaliers dans 43 marques et gammes de produits secs pour chiens choisies au hasard. Ces ingrédients sont restitués ensemble, ce qui implique de les faire fondre de façon à séparer les solubles dans la graisse des solubles dans l’eau et des composants solides; ainsi que l'élimination de la majeure partie de l’eau. Alors que cette opération tue les agents de contamination bactérienne, elle altère et détruit également les nutriments vulnérables à la chaleur tels que les enzymes et les vitamines (API, 2002).

    En grande partie dus aux risques pour la santé qu’ils posent, les produits dérivés de la viande ont été bannis du Royaume-Uni depuis 1990 (Peden, 1999). Cependant, l’utilisation de sous-produits animaux et de produits dérivés persiste aux États-Unis malgré les risques évidents pour la santé, et pour des raisons de profit. En 1991 une usine de fabrication dans le Green County (N. C.) paya 2,4 a 2,7 cents par livre pour les carcasses de cochons, et le prix en vigueur pour les volailles était de 0,02 à 0,04 cents par livre (Barker & Williams, 1993). Avec des prix comme cela ajoutés à l’ignorance généralisée des consommateurs quant à la nature véritable des ingrédients contenus dans les produits dérivés de nourriture pour animaux, il n’est donc pas étonnant que la nourriture pour animaux contienne jusqu'à 50% de produit dérivés


    3*- CORPS GRAS DES RESTAURANTS ET AUTRES GRAISSES :

    Dans la nourriture industrielle, la saveur de nombreux ingrédients au goût autrement mauvais pour les animaux est améliorée en saupoudrant les croquettes avec un mélange de graisses animales raffinées, de saindoux, de corps gras de restaurants, et d’autres huiles considérées trop rances ou inconsommables. La plupart des chats et chiens adorent le goût de ces graisses ajoutées en spray, qui agissent également comme facteur d'attraction et de dépendance, sans compter que les fabriquants peuvent y ajouter des additifs de saveur. L’odeur émanant d’un sac ouvert de nourriture pour animaux est suscitée par ces graisses (Perry, 1996); cette odeur est également importante pour les chiens et chats qui se fient en grande partie à leur sens de l’odorat.

    Les déchets d'abattoirs, les rejets de supermarché et les graisses usagées de restaurants sont tous utilisés comme sources de gras, et, en particulier, les graisses usagées de restaurants sont devenues un composant majeur des graisses animales par classe d'alimentation au cours de ces 20 dernières années. Les fritures de restaurants entraînent une oxygénation rapide, produisant des radicaux libres, acides gras trans, et autres toxines dangereuses. L’huile qui est utilisée à répétition devient de plus en plus contaminée. Lorsqu’elle se révèle impropre à l' usage en restaurant, cette graisse peut être stockée à l'extérieur dans des bidons d'environ 200 litres des semaines durant sous des température élevées, sans considération pour la sécurité ou son utilisation ultérieure. Ce produit rance est ensuite acheté par les coupeurs de graisses qui mixent ensemble les graisses animales et végétales, les stabilisent avec de puissants antioxydants pour éviter qu’elles se dégradent davantage, et vendent ensuite les produits mixés aux compagnies de nourriture pour animaux. Ces graisses rances, chargées de conservateurs, sont difficiles à digérer, ce qui peut conduire à une multitude de problèmes de santé chez les animaux, problèmes digestifs, diarrhée, flatulences, et mauvaise haleine (Perry, 1996).

    4*- LES DIGESTIFS :

    Les ingrédients au goût désagréable utilisés dans la nourriture pour animaux de type commercial sont rendus délicieux aux chiens et aux chats par l'addition de 'digestifs', euphémisme de l'industrie pour les entrailles partiellement dissoutes. D’après la Small Animal Clinical Nutrition, “La soupe digestive constitue probablement le principal moyen employé ces dernières années dans l’amélioration du goût des croquettes pour chats, et dans un moindre degré, pour chiens” (Lewis et al., 1987). En fait, ces digestifs sont si efficaces que leur accoutumance peut, à long terme, provoquer des symptômes comportementaux de dépendance, nécessitant une patience considérable et de la persévérance lors de la mise en place de changements alimentaires.

    Les digestifs sont produits par la dégradation enzymatique contrôlée des intestins, des foies, des poumons, et des divers viscères de poulets (principalement), et d'autres animaux. Un contrôle du Ph inhibe la putréfaction bactérienne et favorise l'autolyse. Le processus s'arrête au stade de digestion partielle via l'ajout d'un puissant acide (généralement phosphorique). Les enzymes et substrats précis utilisés sont jalousement classés secret commercial. Les croquettes pour animaux reçoivent des digestifs secs pasteurisés à 1-3% de concentration pour les chiens et 1-7% pour la nourriture pour chats (Peden, 1999), en saupoudrant le produit fini après l'application de suif, ou bien en mélangeant du suif avec les digestifs avant leur application. Les digestifs sont aussi ajoutés dans les formules semi-humide, semi-sèche, ou en boîte, via portion de sauce ou de jus le cas échéant. (Peterson Co., date inconnue).

    Les personnes s'occupant d'animaux sont souvent induits en erreur quant aux effets insidieux des digestifs. Bien que les digestifs soient d'ordinaire seulement autolysés, on considère que certaines entrailles de poulets, certains lots ont plus le goût de boeuf, poisson, dinde, etc., que d'autres. C'est le type de digestif ajouté, plutôt que la contenance en viande, qui détermine la désignation de la saveur sur l'étiquette. Indistinctement, des entrailles partiellement dissoutes à 'saveur de boeuf ' peuvent être étiquetées 'ragoût de bœuf', alors que la substitution de digestifs 'saveur poisson' va transformer une boîte en 'hareng de l'océan'.

    5*- LES AGENTS CONTAMINANTS DU POISSON :

    Du vrai poisson est parfois réellement utilisé dans la nourriture pour animaux, cependant, ce poisson est particulièrement sujet aux contaminations bactériennes et toxiques. Contrairement aux autres animaux de rente, le poisson arrive généralement mort à l'usine, parfois mort depuis des jours. A cause du type de bactéries et d'enzymes présents dans le poisson, et des effets de l'oxygène, le poisson se décompose plus rapidement que les autres animaux de rente, produisant l'odeur 'poissonnière' bien distinctive du poisson, qui est en fait un signe de détérioration (Anonyme, 2001).

    Dans une enquête menée en 2000 sur les échelles de qualité du poisson en vente aux États-Unis, Consumer Reports rapporte qu'alors qu'un 1% seulement des échantillons étaient naturellement décomposés, 28% étaient en voie de détérioration. Entre 3% (basé sur les chiffres de la Commission Internationale de spécifications micro biologiques pour l'alimentation) et 8% (basé sur les directives du gouvernement Canadien) des échantillons présentaient des taux inacceptables d'Escherichia Coli (colibacille), une bactérie potentiellement pathogène certainement originaire de l'eau contaminée par des excréments ou par des pratiques non-conformes aux normes hygiéniques (Anonyme, 2001). Le poisson utilisé dans la nourriture pour animaux est, bien évidemment, de moins bonne qualité.

    Des polluants océaniques sont aussi incorporés dans le plancton, les petits poissons, et, successivement, dans les poissons plus gros, concentrés à chaque étape par la solvabilité des graisses et le stockage conséquent de DDT, polychlorobiphényles (PCBs) et autres toxines, et par la capacité limitée des poissons à excréter ces toxines non-naturelles de leur système.

    Du mercure est relâché dans l'environnement en quantités non naturelles lors de la fabrication du ciment, du brûlage de charbon pour la houille, et de l'incinération de certains produits. Cela va à la dérive ou s'infiltre dans les égouts, les conduits d'eau, ou est transformé en méthylomercure, une forme plus toxique qui fait son chemin jusqu'à la chaîne alimentaire. Chez les grands prédateurs, tels que le requin et l'espadon, les concentrations en méthylomercure peuvent être 10000 à 100000 fois plus élevées que dans celles des eaux environnantes (Anonyme, 2001). Une enquête de Consumer Reports de 1992 révéla qu'au niveau des poissons de rente, 43% du saumon contenait des PCBs, et que 90% des espadons contenaient du mercure (Peden, 1999). Dans une enquête de l'an 2000, la moitié des échantillons examinés excédaient le 'niveau d'alerte' préconisé par la FDA en méthylomercure de 1 part par million (ppm). En fait, le niveau moyen dans tous les échantillons était de 1,11 ppm (Anonyme, 2001).

    Une étude par Boyer et associés (1978) a trouvé que les chatons exclusivement nourris de viande rouge ou de thon du commerce pendant 100 jours présentaient des concentrations de mercure et de sélénium dans le sang, les os, le cerveau, les reins, foie, muscles et tissus spléniques. Houpt et al. (1988) ont se sont pareillement aperçus que les chats nourris au saumon présentaient des tissus à taux élevé en mercure et sélénium, et que ces chats étaient moins actifs, vocalisaient moins, bougeaient moins et mangeaient plus que les chats nourris de nourriture commerciale à base de boeuf.

    Des études faites sur les enfants nés de femmes routinièrement exposées au méthylomercure dans le poisson ont révélé des différences subtiles mais notables au niveau de l'écoute, des fonctions motrices, et des capacités d'apprentissage. Par conséquent, la FDA a mis en garde les femmes enceintes ou désirant avoir un enfant, aussi bien que les mères allaitant et les tout jeunes enfants, de ne pas manger de requin, d'espadon, de tilefish, ou de thazard, dû aux taux potentiellement dangereux de méthylomercure (Anonyme, 2001).

    6*- LES MALADIES INFECTIEUSES DUES A CETTE ALIMENTATION INDUSTRIELLE :

    Il est typique que l'on accorde aux inspecteurs d'abattoirs, quand ils sont présents, pas plus de 1 à 2 secondes pour vérifier la présence de maladies infectieuses, d'infestations parasitaires et de tissus cancéreux ou malades sur chaque carcasse. Les maladies sont nombreuses, qui sont susceptibles d'affecter nuisiblement la santé des consommateurs, qu'ils soient humains, chiens ou chats.

    Comme les chats et les chiens ne sont généralement pas consommés par les humains, les restrictions sur l'usage des tissus à risque de contamination par les prions (la cause de la maladie de la vache folle et de son équivalent humain, la maladie de Creutzfeldt-Jacob), tissus tels que ceux du cerveau et tissus spinaux, ne sont normalement pas étendues à la nourriture pour animaux. L'utilisation de viande et de produits dérivés des abattoirs dans la nourriture pour animaux augmente les risques d'encéphalopathie spongiforme subaiguë transmissible (ESST) comme l'encéphalopathie spongiforme féline, qui grignote peu à peu le cerveau, entraînant des désordres neurologiques et de l'organisme variés, et, éventuellement, la mort. Bien que ces maladies incurables n'aient pas été détectées chez le chien jusqu'à présent, la capacité des ESST à traverser la barrière d'un nombre d'autres espèces a été découverte tout récemment, et il n'est absolument pas impossible qu'on découvre par la suite la maladie chez les chiens, comme cela a été le cas pour les chats.

    Les bactéries pathogènes et autres micro-organismes peuvent aussi être contractés durant la production, la récolte des ingrédients végétaux, la fabrication, la manipulation, le stockage, la distribution ou le conditionnement, par les sols, l'eau, l'air, les plantes, le fourrage ou les engrais, les animaux, les humains, l'évacuation des eaux usées, les équipements de fabrication, les ingrédients et matériaux d'emballage. Durant les dernières étapes de la fabrication des croquettes, le produit est enrobé avec des digestifs et de la graisse liquide. Bien que la cuisson lors de la fabrication tue les bactéries, le produit final perd de sa stérilité lors du séchage subséquent, de l'enrobage des graisses, et des phases d'emballage du processus de fabrication. La plupart des produits animaux utilisés dans la nourriture contiennent 1000 à 10000 bactéries par gramme. La qualité pauvre des ingrédients dont dépend la nourriture pour animaux, les conditions sanitaires qui laissent à désirer, la cuisson non satisfaisante, ainsi que la recontamination ou les mauvaises manipulations et stockages, augmentent tous le nombre de bactéries (Strombeck, date inconnue).

    Les désordres intestinaux comptent parmi les effets secondaires les plus répandus de la contamination bactérienne. La salmonellose est la maladie la plus commune provoquée par la contamination bactérienne dans la nourriture pour animaux, tout comme dans celle de l'homme. Il est estimé que la contamination par la salmonelle des ingrédients à base de protéines animales utilisés dans la nourriture pour animaux varie de 57 à 60%. Pour les ingrédients à base de protéines végétales, le taux est de 36 à 37% (Strombeck, date inconnue). Le poulet est un composant habituel de la nourriture pour animaux: des entrailles partiellement dissoutes de poulets ('digestifs') sont très communément ajoutées pour relever la saveur. Bien que le Département de l'Agriculture Américaine (USDA: US Department of Agriculture) rapporte officiellement que 20% de tous les poulets crus sont atteints de salmonellose, des études faites par l'USDA vers la fin des années 80 jusqu'à la fin des années 90 montrent que ces chiffres sont une grossière sous-estimation. Une des études faite plus tôt sur une ferme modèle à Porto Rico en 1987, estime le nombre d'oiseaux contaminés sortant du camion frigorifique à 76%. Lorsque l'enquête fut reconduite les chiffres étaient de 80%. Des études conduites en 1992 par l'USDA sur cinq installations industrielles dans le sud-est des États-Unis trouvèrent que les niveaux de contamination par la salmonelle s'élevaient aux alentours de 58% avant que les poulets n'entrent dans les camions frigorifiques, et 72% après leur 'bain' en commun (Eisnitz, 1997). Il n'est pas surprenant que la salmonelle puisse être cultivée/retracée dans les excréments de plus de 30% des chiens. Beaucoup d'entre eux s'en accommodent et ne présentent aucun signe de maladie, mais d'autres peuvent souffrir de diarrhées et de désordres gastro-intestinaux (Strombeck, date inconnue).

    Le Staphylococcus aureus (staphylocoque doré), a été identifié comme la seconde cause bactérienne la plus courante des maladies liées à l'alimentation; elle est souvent présente dans la viande contaminée. La bactérie peut également causer des dérangements gastro-intestinaux. Clostridium perfingens a été identifiée comme la troisième cause bactérienne la plus courante des maladies liées à l'alimentation, et on est bien documenté sur cette maladie chez les chiens et les chats. Alors qu'il est tué pendant la cuisson, ses spores, résistantes aux désinfectants et à la chaleur, survivent et recontaminent le produit fabriqué. Souvent aussi, des souches pathogènes d'Escheridia Coli sont identifiées comme cause de maladie liée à l'alimentation, et sont communément associées à la contamination fécale (Strombeck, date inconnue).

    Toutes ces bactéries peuvent être présentes en petit nombre dans les intestins d'animaux cliniquement sains. Cependant, présentes en grand nombre, les souches pathogènes ou leur maladie concourante ou bien le stress peuvent causer des désordres intestinaux tels que diarrhée, ou tels que la maladie rénale (qu'on a supposé trop souvent n'être qu'une conséquence inévitable du vieillissement), et des signes non-spécifiques de maladies. La fermentation des fortes concentrations de composants difficiles à digérer dans la nourriture à bon marché, comme la cellulose et la fibre hémicellulosique, fait également augmenter le nombre de bactéries de 100 à 1000 fois dans le côlon des animaux de compagnie (Strombeck, date inconnue).

    Les toxines produites par ces bactéries sont de trois types. Les entérotoxines qui s'attachent à la membrane muqueuse intestinale, stimulent la sécrétion des fluides et provoquent la diarrhée. Ces bactéries et leurs toxines sont généralement inactivées par la cuisson lors de la fabrication. Les cytotoxines tuent les cellules des muqueuses directement. Les endotoxines sont en partie formées de la structure cellulaire des bactéries Gram négatives comme la salmonelle et l' Escherichia Coli, et ne sont pas inactivées lors de la fabrication (Strombeck, date inconnue). De même que les hautes températures utilisées durant la fabrication tuent les bactéries, elle peuvent aussi produire une désintégration bactérienne, ce qui relâche plus d'endotoxines dans les organismes(Peden, 1999).

    Les protozoaires parasitaires peuvent également contaminer la nourriture destinée aux animaux. Toxoplasma gondii, par exemple, est un agent causatif de toxoplasmoses, qui peut infester les humains, chats et chiens. Les chats y sont le plus vulnérables entre les âges de deux semaines à trois ans. Les symptômes d'infestation sévère comprennent des difficultés respiratoires pour cause de pneumonie s'aggravant rapidement, accompagnée de fièvre intraitable. La mort s'ensuit généralement dans les trois semaines. Une incapacité à se reproduire et des morts néonatales peuvent aussi en résulter. Certains chats sont porteurs de la maladie sans les symptômes, mais peuvent la transmettre à d'autres. Les femmes enceintes devraient prendre de grandes précautions afin d'éviter le contact avec les litières, et porter des gants lorsqu'elles font du jardinage car la contamination peut entraîner des problèmes congénitaux des yeux et du cerveau chez l'enfant humain (Peden, 1999).

    7*- LES AFLATOXINES ET VOMITOXINES :

    La plupart des marques commerciales de nourriture carnée sont produites en très grandes quantités, et stockées pendant longtemps dans les entrepôts, chez les détaillants et chez les particuliers. Cela crée un terrain favorable aux mycotoxines, maladies causées par les toxines fongiques. L'une d'elles, l'aflatoxicose, causée par les produits toxiques de l'Aspergillus flavus est la plus importante (Peden, 1999). Les Aflatoxines sont hépatotoxiques (toxiques pour le foie), tératogènes (cause de difformités congénitales), cancérigènes, et immunodépressantes. Le symptôme le plus commun chez les animaux se traduit par des défaillances hépathiques, et comprend jaunisses, perte de la vue, tournis, chutes et convulsions (Blood & Studdert, 1988). La vomitoxine est moins grave, causant inappétence, vomissements et diarrhée (API 2002).

    En 1995, Nature's Recipe retira des rayons des milliers de tonnes de nourriture pour chiens occasionnant une perte de 20 millions de dollars après que des consommateurs se furent plaints que leurs chiens vomissaient et perdaient leur appétit. La vomitoxine fut identifiée comme en étant la cause. En 1999, la compagnie Doane Pet Care dans le Tennessee rappela tous ses produits expédiés au Texas et en Louisiane à cause d'une irruption d'aflatoxine qui coûta la vie à 55 chiens. La compagnie Doane Pet Care est le plus gros fabriquant privé de marques de nourriture pour animaux aux États-Unis, et le second plus gros producteur de croquettes pour animaux. Le rappel des produits comprit Ol'roy (une marque de Wal-Mart) et 53 autres marques (API 2002, Binghan et al. 2004, Peden, 1999).

    8*- LES ANTIBIOTIQUES ET LES HORMONES :

    Dans le but d'augmenter croissance et productivité tout en diminuant les coûts liés à la sustentation des bêtes, et afin d'augmenter les capacités des cochons, vaches et des poulets d'élevage intensif à résister aux conditions non-hygiéniques et hautement stressantes auxquelles ils sont sujets en permanence, les fermiers américains donnent régulièrement aux animaux de ferme de grandes quantités de produits antibiotiques favorisant la croissance, et ont recours à des injections ou des implants d'hormones. Treize millions de livres (environ 7 millions de kilos) d'antibiotiques médicalement importants sont donnés aux animaux de ferme aux États-Unis pour favoriser leur gain de poids (Union of Concerned Scientists, 2001). Comme la nourriture semi-humide contient de 25 à 50% d'eau, des conservateurs anti-microbiens doivent aussi être ajoutés à la nourriture (Perry, 1996). Ces pratiques peuvent entraîner des conséquences néfastes pour la santé chez les consommateurs humains ou animaux sensibles aux résidus d'antibiotiques ou hormonaux.

    Etre exposé à long terme à de faibles doses d'antibiotiques joue aussi génétiquement un rôle de sélection pour les populations de bactéries résistantes aux antibiotiques, dont certaines sont pathogènes, avec la possibilité de donner naissance chez l'homme à des maladies incurables. A cause de ces sérieux problèmes de santé, les produits antibiotiques de croissance et les hormones exogènes (dérivées extérieurement) ont été bannis à différents niveaux en Europe (BBC News, 1998), en Australie, et dans d'autres régions du monde. Leur utilisation répétée aux États-Unis viole les recommandations vieilles de dix ans faites par l'Organisation Mondiale de la Santé (World Health Organization, 1997). L'American Medical Association (2001) et l'American Public Health Association (1999) sont également toutes deux opposées à l'utilisation non thérapeutique d'antibiotiques chez les animaux de ferme sains.

    Leur utilisation persiste aux États-Unis pour des raisons commerciales. La National Academy of Science estime que l'interdiction complète de l'utilisation largement répandue d'antibiotiques pour les animaux de ferme pourrait augmenter les prix des volailles d'entre 1 et 2 centimes de dollars par livre et le prix du porc ou du boeuf pourrait même passer de 3 à 6 centimes la livre, coûtant au consommateur américain moyen jusqu'à 9,72 dollars par an (NRC, 1999). En même temps, les infections résistantes aux antibiotiques chaque année coûtent à la société américaine dans les 30 milliards de dollars (Frist, 1999) et, aux États-Unis seuls, tuent 60000 personnes (NIAID, 2004).

    9*- LES CONSERVATEURS :

    Afin de retarder la dégradation des marques commerciales produites en grandes quantités et stockées pendant de potentielles longues périodes, et parce que la plupart des aliments pour animaux contiennent en pourcentages élevés des graisses ajoutées, les fabriquants 'se reposent' très souvent sur les conservateurs, dont certains sont si toxiques qu'ils ont été bannis de la consommation humaine. Les deux-tiers de l' alimentation pour animaux fabriquée aux États-Unis contiennent des conservateurs synthétiques ajoutés par le fabriquant, et, du tiers restant, 90% inclut des ingrédients déjà stabilisés par des conservateurs synthétiques (Perry, 1996).

    Les conservateurs communément utilisés incluent le glycol propylène, qui est connu pour causer des maladies chez les chiens; le propylène gallate, qui est suspecté de provoquer des dommages du foie; l'hydroxyanisole butylique, qui cause dommages du foie, stress métabolique, déformations du foetus, et augmente le sérum-cholestérol; le nitrite de sodium qui peut être métabolisé en de puissants éléments cancérigènes; et de l'éthoxyquine, qui a été interdite de vente à la consommation (humaine) et suspectée de causer de sérieux problèmes de santé chez certains chiens (Pitcairn & Pitcairn, 1995).

    L'éthoxyquine (EQ) fut développée par Monsanto dans les années 1950 et premièrement utilisée comme stabilisant pour gomme. L'EQ a également été prouvée efficace comme insecticide, pesticide, fongicide et herbicide. Elle était à l'origine autorisée dans l'alimentation comme stabilisant pour la luzerne, le trèfle, et les herbes données au bétail, à raison de 150 ppm (0,015% par tonne). Bien qu'elle n'ait jamais été prévue à ces fins dans le permis d'origine, et cela en dépit des différences très importantes de digestion et de métabolisme entre les animaux de compagnie et le bétail, on ajouta l'EQ dans la nourriture pour animaux de compagnie car elle relève de la catégorie légale d'alimentation pour animaux (Peden, 1999 & 2004).

    Des contrôleurs officiels de la FDA ont reconnu explicitement l' EQ comme substance toxique et ont autorisé l'administration de minuscules doses au seul bétail uniquement parce que c'était le moyen le plus rentable et le plus puissant conservateur en circuit. Les chercheurs de la FDA et de Monsanto ont à l'origine déclaré que l'EQ commence à se dégrader autour de 160 à 190 degrés Celsius; par conséquent lorsqu' un produit contenant de l'EQ passe à la cuisson, l'EQ disparaît tout simplement. Des recherches plus tardives ont démontré qu'elle ne disparaît pas, mais qu'elle mute en EQ oxydée. La FDA a permis progressivement d'augmenter l'EQ dans la nourriture pour animaux, parce que, conformément à son rôle premier de protéger la santé humaine, elle porte tout d'abord son attention sur l'alimentation, et non sur les animaux de compagnie. Aujourd'hui, quasiment toute nourriture pour chien est conservée à l'aide d'EQ d'une manière ou d'une autre, bien qu'elle soit absente des étiquettes car elle est ajoutée en amont du processus de fabrication. Il n'y a pas eu d'études à long terme sur la toxicité de l'EQ chez les chiens et chats, mais les éleveurs rapportent que les problèmes liés à la reproduction et les désordres dermatologiques disparaissent lorsque la nourriture contenant de l'EQ est retirée de l'alimentation (Peden 1999 & 2004).

    L'hydroxyanisole butylée (BHA) et l'hydroxytoluène butylé (BHT) sont utilisés pour empêcher les graisses, les huiles, et les aliments contenant des graisses de devenir rances; la BHA ou le BHT sont également souvent ajoutés aux matériaux d'emballage de nourriture. En fait, l'utilisation de BHA est quasi universelle, malgré son rôle soit prouvé soit suspecté dans les lésions du foie, problèmes du comportement, et déficiences du cerveau. Des chercheurs ont rapporté que la BHA dans l'alimentation de souris enceintes entraîne des modifications des enzymes du cerveau chez leurs petits, impliquant une diminution d'activité en cholinestérase cervicale de 50%, ce qui pourrait affecter la séquence normale du développement neurologique chez ces jeunes animaux. La BHA et le BHT affectent aussi le sommeil des animaux, leurs niveaux d'agression, et leur poids (Steinman, 1990). Malheureusement pour les animaux en croissance, Hills Science Diet introduit de la BHA dans ses préparations pour chiots et chatons, ainsi que dans leurs formulations adultes (Peden, 1999). Pourtant, malgré les dangers qu'elle présente, il n'est même pas assuré que la BHA remplisse le rôle qu'on lui assigne. D'après Eastman Chemical Products, «rien n'indique que la BHA et/ou le BHT apporte des progrès significatifs dans la stabilité des huiles végétales» (Jacobsen, 1972).

    Le nitrite de sodium, souvent utilisé comme agent colorant, fixant, et conservateur, a la capacité de se combiner avec les produits chimiques naturels de l'estomac et ceux présents dans la nourriture pour créer des nitrosamines, qui sont de puissants cancérigènes (Perry, 1996). En réalité, le nitrite de sodium est si dangereux que la FDA a tenté de l'interdire dans les années 80, mais a échoué face au puissant lobby des fabriquants d'alimentation, qui utilisent couramment ses propriétés de colorant et de conservateur (Peden, 1999).

    10*- LA FABRICATION - PRIVILEGIER LE CRU AU CUIT :

    Lors du processus de fabrication, on fait fondre les produits afin de séparer les composants solubles dans les graisses de ceux solubles dans l'eau et de ceux qui sont solides, et l'on utilise un système de chaleur et de pression afin de 'souffler' les aliments secs en pépites ou granulés (API, 2002). La cuisson, la réfrigération, la déshydratation, la mise en boîte, l'extrusion, la granulation et le passage au four qui ont lieu durant la fabrication de produits carnés industriels pour animaux soumettent des substances nutritives polyvalentes comme les enzymes et les vitamines, à des températures, pressions et traitements chimiques qui détériorent nettement leur activité biologique, et donc leur valeur nutritionnelle. Par conséquent le produit final doit être renforcé avec des vitamines et des minéraux. Malgré cela, de 7 à 12% de la nourriture pour animaux analysée par les départements américains de l'agriculture a échoué aux analyses chimiques en substances nutritives garanties (Perry, 1996).

    Les enzymes, qui aident à la digestion de la plupart des autres substances nutritives, et donc jouent un rôle très important, sont également des plus vulnérables à l'altération par la chaleur ou Ph-induites (séparation moléculaire). Le biochimiste Edward Howell déclare que les enzymes sont «complètement détruits en 2 ou 3 minutes d'ébullition de l'eau. De plus, elles sont détruites jusqu'à 100% par la cuisson, grillade, friture, cuisson à l'étouffée, mise en boîte, et de 80 à 95 pour cent par la demi-heure coutumière de pasteurisation à 60°C. L'assujettissement à une chaleur extrême des enzymes rend la prise de nourriture hautement déficiente en enzymes et cette déficience est communiquée à l'organisme. Je fais ces déclarations seulement après quelques années d'études intensives du sujet et je les considère comme étant essentiellement correctes» (Howell, 1980).

    De 1932 à 1942, le docteur Francis Pottenger a conduit sur 900 chats une expérience d'alimentation, afin de déterminer les effets respectifs de la nourriture fraîche par rapport à la nourriture cuite. Son travail soigneusement documenté, plus récemment publié en 1983 sous le nom de Pottenger's Cats (Les chats de Pottenger), remplit un livre de 126 pages illustré de graphiques et de photos. Pottenger a fait la découverte que les chats mangeant de la nourriture cuite étaient «irritables, tourmentés par la vermine et les parasites intestinaux, souffraient de lésions de la peau, d'allergies, de problèmes cardiaques, rénaux et hépatiques, d'une mauvaise vue, d'infections glandulaires, de désordres articulaires et nerveux». Le groupe alimenté de nourriture crue ne souffrait d'aucune de ces maladies. Pour ces deux groupes, la nourriture, bien qu'essentiellement la même, était cuite pour l'un et laissée crue pour l'autre (Pottenger, 1983). Bien qu'elle date, l'étude bien documentée de Pottenger illustre clairement les bienfaits nutritionnels des aliments frais pour la santé.

    11.- TOUTES LES MALADIES DUES A CETTE ALIMENTATION INDUSTRIELLE :

    Les maladies décrites dans la littérature scientifique provoquées par la prise suivie et à long terme de nourriture carnée en boîte pour chiens et chats comprennent: maladies rénales, hépatites, maladies cardiaques, maladies neurologiques, problèmes ophtalmologiques, désordres musculo-squelettiques et maladies de peau, désordres sanguins, malformations congénitales, fragilisation de l’immunité et maladies infectieuses (DiBartola et al. 1993, Dow et al, 1989, Freytag et al. 2003 et Strieker et al. 1996, se référer aux Appendices ci-dessous).
    En tant que vétérinaire praticien, je conviens que les maladies appelées dégénératives, telles que le cancer, les insuffisances hépatiques et arrêts cardiaques, sont bien plus répandues qu’elles ne devraient l’être, et que beaucoup de ces maladies sont aggravées ou directement provoquées par les nombreux ingrédients plus que douteux présents dans les aliments carnés en boîte destinés aux chiens et chats. Les maladies rénales, par exemple, sont l’une des trois premières causes de décès chez les animaux de compagnie, et sont aggravées par une surcharge de protéines s’amassant sur les reins (Di Bartola et al., 1993), ainsi que par la qualité médiocre de la plus grande partie de l'alimentation carnée du commerce. Non diagnostiquée, la maladie rénale peut provoquer l’apparition systématique de toxines, conduisant à un manque d’appétit, un empoisonnement par augmentation du taux d'uricémie, des vomissements, des désordres neurologiques, le décès de l’animal pouvant s’en suivre. La maladie grave et potentiellement fatale de l’hyperthyroïdie chez les chats est d'abord apparue dans les années 70, au même moment où la nourriture en boîte pour animaux faisait son apparition sur le marché, et peut être mise en relation avec les quantités excessives d’iode présente dans ce type de nourriture (Smith, 1993).

    MALADIE DES REINS - DU FOIE - MALADIES NEUROMUSCULAIRES ET INFECTIEUSES.
    Dans le Journal of the American Veterinary Medical Association en 1993, DiBartola et al. ont publié les résultats d'une étude de deux ans faite sur dix chats soumis à un régime de type commercial. 50% (5/10) des chats ont développé une inflammation et scaring des reins (néphrite intersticielle lymphoplasmacystique et fibrose intersticielle).
    Dans le Journal of the American Veterinary Medical Association en 1989, Dow et al. ont publié les résultats d'un examen rétrospectif de données de sérum biochimique de 501 chats sur une période de trois ans de 1984 à 1987. 37% (186/501) souffraient de taux en potassium anormalement bas (hypokaliémie). A l'intérieur du groupe des 186 chats atteints d'hypokaliémie, 48% (89/186) présentaient des taux de cholestérol élevés, 46% (88/186) des taux de glucose dans le sang importants, 46% (86/186) de hautes concentrations en sérum urée nitrogène, 43% (73/186) des taux élevés en chlore, et 39% (73/186) de hautes concentrations en créatinine dans le sérum. Les maladies des reins (insuffisances rénales chroniques), du foie, les infections virales ou bactériennes, et les maladies neurologiques ou neuromusculaires étaient toutes significativement associées (p>0,05) à la présence de l'hypokaliémie. Les chats atteints d'une hypokaliémie sévère étaient 3,5 fois plus susceptibles de souffrir d'insuffisances rénales que les chats présentant une hypokaliémie moins sévère.

    MALADIES CARDIAQUES - DYSFONCTIONNEMENTS NEUROLOGIQUES - TROUBLES DE LA VUE ET IMMUNODEFICIENCE
    Dans Science de 1987, Pion et al. ont mis en évidence des concentrations faibles en plasma taurine associées à des preuves échocardiographiques (ultrasonographiques) de myocardie (infarctus) chez 21 chats nourris de nourriture pour animaux de type commercial. A cette époque, des milliers de chats de compagnie mouraient annuellement de cardiomyopathie dilatée.
    Une déficience en taurine, un acide aminé, peut aussi donner naissance à une atrophie de la rétine, causant une diminution de la vue, des atteintes au développement du cortex visuel et du cervelet, stérilité et thromboembolisme. La croissance normale, les fonctions immunitaires et neurologiques dépendent toutes de niveaux adéquats en taurine (Baker & Czarnecki-Maulden 1991, Blood & Studdert 1988, Gray 2004, National Research Council 1986, Palackal et al. 1986, Peden, 1999). Pion et al. ont démontré qu'un apport oral en taurine fait reculer la maladie, d'où le fait que l'on ajoute de nos jours de la taurine dans la majeure partie de l'alimentation carnée ou végétarienne pour animaux.
    L'acide aminé L-Carnitine peut être important chez les chiens à risque de cardiomyopathie dilatée. Cette maladie potentiellement fatale du muscle cardiaque affecte environ 2% de tous les chiens, se déclarant avant tout chez les grandes races et les races de chiens géantes. Un petit pourcentage de ces chiens manquent de L-Carnitine, car celle-ci est normalement perdue durant la fabrication, et n'est pas rajoutée à cause des coûts que cela occasionnerait (Porreca, 1995).

    DESORDRE SANGUIN
    Dans la revue Small Animal Practice, Strieker et al. (1996) ont mis en évidence des signes cliniques de déficience en vitamine K chez les chats nourris de deux types de nourriture de type commercial, à savoir au saumon ou au thon. Des chattes mères et des chatons moururent, alors que les survivants virent leur temps de coagulation sanguine s'allonger. Les autopsies révélèrent des hémorragies dans le foie et les intestins.

    MALADIES DE LA PEAU
    Dans le Journal of the American Veterinary Medical Association en 1988, Sousa et al. ont examiné 13 chiens présentant des maladies de peau, décrites comme des dermatoses squameuses des jonctions mucocutanées (autour de la bouche et des yeux), des points de pression (comme les coudes), et du tronc. La maladie s'apparentait à ce qui a été naguère appelé le pyodermite du chien, qui est aussi connu pour être une dermatose sensible au zinc. Tous les chiens ont été nourris de croquettes de marques industrielles non appropriées nutritionnellement, et les maladies de peau de tous les 13 disparurent complètement après que leur régime eut été changé en un régime qui répondait aux recommandations nutritionnelles faites par le National Research Council.

    MALFORMATIONS CONGENITALES
    On trouve de hautes concentrations en rétinoïdes dans certaines formulations de nourriture industrielle pour chats, à cause de l'utilisation de foies d'animaux comme ingrédients. Dans le Journal of Animal Physiology and Animal Nutrition, R, Freytag et al. (2003) ont publié leur étude sur 397 chatons issus de 97 portées de chattes mères nourries d'aliments riches en rétinoïdes. Ils ont démontré que de hautes concentrations en rétinoïdes peuvent entraîner des malformations chez les chatons à la naissance, à savoir palais fendu, cranioschisis (défauts dans la soudure des os du crâne, exposant fatalement le cerveau), mâchoires raccourcies à l'avant (mâchoire inférieure), sténose du côlon (rétrécissement du gros intestin), coeur hypertrophié, et agénésie (arrêt du développement) de la moëlle épinière et de l'intestin grêle.

    12.- LES VIANDES DITES DE PREMIERE QUALITE :

    S'il arrive que les animaux de fermes bio échappent aux hormones et aux antibiotiques, et s'il arrive que les animaux de fermes extensives évitent les pires excès de cruauté soufferts par les animaux d'élevage intensif, des enquêtes sur les fermes d'élevage en plein air ou similaires ont à plusieurs reprises révélé que les conditions dans nombre de telles fermes étaient loin d'être humaines ou naturelles et que les animaux y étaient toujours victimes de souffrances considérables. Même les animaux des meilleures élevages ont toujours à endurer l'expérience violente, effrayante et potentiellement douloureuse de la mort dans les abattoirs modernes, généralement à un stage très prématuré de leur vie.
    Une réserve éthique majeure concernant les marques de première qualité est que, contrairement aux marques de qualité moindre qui dépendent largement des produits dérivés des fermes et des industries d'abattoir, ces marques utilisent des animaux tués spécifiquement pour l'alimentation pour animaux, leur fournissant par conséquent un support financier bien plus grand.


    13.- CONCLUSIONS :

    Les régimes commerciaux pour chiens et chats constituent en fait un moyen de se débarrasser à bas prix de nombreux déchets industriels provenant des abattoirs, de la viande 4-M (viande provenant d’animaux morts, mourants, mal en point ou malades), de la viande périmée ou avariée en provenance des supermarchés, des restes d'un grand nombre d’animaux laissés pour compte aux refuges animaliers, des corps gras usagés de restaurants, avec une haute concentration en dangereux radicaux libres et acides gras trans, du poisson périmé ou avarié, présentant un taux de mercure dangereusement élevé, et saturé en polychlorobiphényles et autres toxines. Le produit final est rendu tellement alléchant pour les animaux par l’addition d’une soupe digestive – soupe d’entrailles de poulets partiellement dissoutes – que plus de 95% des animaux en sont ainsi principalement nourris (Perry, 1996), ce qui génère un excédent de 11 milliards de dollars US par an pour l’industrie américaine de nourriture pour animaux (API, 2002).
    Les bactéries pathogènes, protozoaires, champignons, virus et prions, ainsi que les endotoxines et mycotoxines qui leur sont associés, auxquels s’ajoutent les résidus d’hormones, d’antibiotiques et de dangereux conservateurs typiquement utilisés dans les régimes carnés commerciaux, présentent également des risque potentiels importants pour la santé de ‘nos’ animaux.
    Les maladies décrites dans la littérature scientifique, provoquées par la prise suivie et à long terme de nourriture carnée en boîte pour chiens et chats, comprennent: maladies rénales, hépatites, maladies de coeur, maladies neurologiques, problèmes ophtalmologiques, affections neuro-musculaires, maladies de peau, désordres sanguins, malformations congénitales, fragilisation de l’immunité et maladies infectieuses (DiBartola et al. 1993, Dow et al. 1989, Freytag et al. 2003 and Strieker et al. 1996). En tant que vétérinaire praticien, je conviens que les maladies appelées dégénérantes, telles que le cancer, les insuffisances hépathiques et arrêts cardiaques, sont bien plus répandues qu’elles ne devraient l’être, et que nombre de ces maladies sont très certainement aggravées ou directement provoquées par les nombreux ingrédients plus que douteux présents dans les aliments carnés en boîte destinés aux chiens et aux chats. Les maladies rénales, par exemple, sont l’une des trois premières causes de décès chez les animaux de compagnie, et sont aggravées par une surcharge de protéines s’amassant sur les reins (Di Bartola et al., 1993), ainsi que par la qualité médiocre de la plus grande partie de l'alimentation carnée du commerce. Non diagnostiquée, la maladie rénale peut provoquer l’apparition systématique de toxines, conduisant à un manque d’appétit, un empoisonnement par augmentation du taux d’urécémie, des vomissements, des désordres neurologiques, le décès de l’animal pouvant s’ensuivre. La maladie grave et potentiellement fatale de l’hyperthyroïdie chez les chats est d'abord apparue dans les années 70, au même moment où la nourriture en boîte pour animaux faisait son apparition sur le marché, et peut être mise en relation avec les quantités excessives d’iode présente dans ce type de nourriture (Smith, 1993).
    La solution qui mettrait fin aux énormes souffrances, à la mauvaise santé et à la mort infligées littéralement à des milliards d'animaux de rente et de compagnie par la nourriture carnée de type commercial passe par l'éducation des 'propriétaires' d'animaux de compagnie sur les ingrédients à risque endémique à ces régimes, et sur aux alternatives saines qui existent.

     

     

                                                                   GifAbyssin5.jpg

     

     

     

      PS. Voilà pourquoi j'utilise des croquettes sans céréale, sans OGM et non testées sur animaux pour mes chats . 

     

     

     

    « Il n'est plus interdit d'interdire !!!!!!Tout nouveau ...... »

  • Commentaires

    1
    Mercredi 23 Mai 2012 à 00:48
    Laurence

    arrivée à ta conclusion, ouf, elle fait du bien sur un sujet particulièrement lourd et si important.

    2
    Mercredi 23 Mai 2012 à 13:40
    whitecat

    Merci Marie pour cet article très riche. J'espère que bon nombre de consommateurs le liront.

    Je nourris mes loulous en grande partie avec une alimentation ménagère et quelques croquettes sans céréales également.

    3
    Mercredi 23 Mai 2012 à 20:19
    Liousha&P

    Pas glop. Merci de cet article détaillé.

    Chamitiés, caresses à Callis et Balrog.

    4
    Mercredi 11 Juillet 2012 à 16:19
    Aurélie

    Article partagé sur notre forum ! http://chatlibrekremlinois.free.fr/forum/viewtopic.php?f=33&t=34&p=38785#p38785

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    5
    Jeudi 13 Décembre 2012 à 17:27
    Sandrine

    Impressionnant ! Il faut informer les propriétaires de chats et de chiens. Trop de particuliers et même d'éleveurs ne savent malheureusement pas lire les étiquettes des croquettes (ou boites) qu'ils donnent à leurs animaux...et tout ce qui se cache  derrière ce marché...

    Avec votre autorisation, j'aimerais mettre cet article sur mon site et faire un lien sur votre blog qui est vraiment magnifique ! Merci.

    6
    Jeudi 13 Décembre 2012 à 18:37
    Marie

    Merci Sandrine . Je n'arrive pas à joindre votre site ... la page ne veut pas s'ouvrir 

    Pas de souci pour le lien de mon blog . C'est à nous d'informer et de rester vigilant quand à la nourriture de nos ami(e)s à 4 pattes . 

    Chat'leureusement à vous,

    Marie, 

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