• L’ animal, facteur d’équilibre familial :

     

        "Mon chien, c’est quelqu’un", disait l’humoriste Raymond Devos. Une boutade ? Oui, mais aussi un sentiment partagé par de nombreux propriétaires d’animaux familiers. Substitut affectif ? présence protectrice ? agent antistress ? compagnon de jeux ? médiateur ?… Souvent un peu de tout cela. La France est le pays européen comptant le plus d’animaux de compagnie par personne. Une famille sur deux a au moins un animal.L’évolution marquante de ces dernières années ? Les chats sont désormais plus nombreux que les chiens dans les foyers. Un signe révélateur de l’évolution d’une société plus individualiste et urbaine, analyse Joël Dehasse, vétérinaire spécialiste du comportement du chat et du chien . "Le chat est plus facile à gérer que le chien : petite taille, coûts d’entretien réduits, possibilité de le laisser seul plusieurs jours, ce qui donne plus de liberté au propriétaire" .  

    Peut-être faut-il y voir aussi la traduction d’un monde où l’indépendance et l’autonomie, attributs traditionnels du chat, sont plus valorisées que les qualités de fidélité et d’obéissance, indissociables du chien ! Outre ces deux familiers, une cohorte de tortues, poissons rouges, hamsters et autres rongeurs prennent aussi leurs quartiers dans nos foyers.

    Autre signe de la place que nous accordons aux animaux dans nos vies, rares sont les familles des séries télévisées et de la littérature jeunesse dépourvues de compagnon à quatre pattes. En famille, la série estivale de M6, dépeint le quotidien de la famille Kervellec et de Pupuce, son apathique molosse. Bien connue des jeunes lecteurs, La Famille Choupignon (éditions Bayard) a sa tortue Carapatte , Max et Lili (Éditions Calligram) ont leur chien. Bref, l’image de la famille ne semble plus pouvoir se passer de la présence d’un animal, qui, paradoxalement, la rend plus humaine !

    Certes, la présence d’animaux dans les foyers n’est pas nouvelle. Mais, jusqu’à la fin des Trentes Glorieuses, chacun avait une tâche bien définie : le chien gardait la maison, le chat chassait les souris, le cheval tirait la charrue… et les moutons étaient bien gardés. Aujourd’hui, 90 % des Français considèrent que l’animal de compagnie "fait partie intégrante de la famille", souligne une enquête Ipsos pour la Fondation 30 millions d’amis.

    Avec un attachement qu’on peut trouver exagéré. "L’animal est perçu comme un enfant permanent, quel que soit son âge. Je le constate dans 80 % des cas pour un chien et 50 % pour un chat. On fête l’anniversaire de l’animal. On lui offre des jouets à cette occasion", explique Joël Dehasse.

    Une évolution qui se retrouve aussi dans le choix du nom, tant les propriétaires ont tendance à délaisser les classiques "Mirza" ou "Kiki", comme le montrait en 2009 une enquête britannique au profit de prénoms jusqu’alors réservés aux humains (Molly, Poppy, Charlie, Max, Alfie en tête). « On retrouve cette même tendance en France. On a des Oscar, des Thomas, des Lily, des Louise… et surtout des diminutifs ; mais on n’a pas encore les noms en vogue pour les enfants… », note Joël Dehasse.

    Parallèlement, un marché se développe autour d’accessoires, cosmétiques, services de gardiennage haut de gamme… Encore timide en comparaison des États-Unis, voire du Japon, où des offres ubuesques destinées au "bien-être" animal (chaînes de télévision, massage canin, aromathérapie, gamme de vêtements…), se sont largement développées et séduisent notamment une population jeune et sans enfant.

    Pourtant, le code civil assimile toujours nos compagnons à quatre pattes à un "bien meuble" et les liens d’affection tissés avec son animal demeurent en effet étrangers au droit. Un immobilisme que déplorent les associations de protection des animaux. Au moment d’un décès ou d’un divorce, lorsqu’un contentieux autour de l’animal surgit – la question : "Qui va garder le chien ?", il n’est d’ailleurs pas rare que la justice soit saisie.

    Les animaux domestiques sont loin de n’assurer qu’une simple présence, aussi décorative soit-elle parfois. De nombreuses études témoignent du caractère bénéfique de l’animal pour la famille tout entière, à commencer par la santé de l’enfant, dès son plus jeune âge. L’étude publiée le 9 juillet dans le journal américain Pediatrics par des chercheurs finlandais montre que les bébés ayant vécu au contact de chiens ou de chats développent moins d’affections respiratoires (30 % de moins) que les autres.

    Les adultes sont aussi concernés, car il y a moins d’obèses – enfants et adultes – dans les foyers avec un chien. Une des raisons invoquées serait que les propriétaires canins marchent, en moyenne, deux fois plus que les autres.

    Lors du congrès People & Animals à Stockholm, en 2010, des chercheurs ont aussi montré les impacts de la présence d’un animal sur la production d’hormones intervenant à la fois sur le plan psychique et physique, telles que l’ocytocine (hormone de l’attachement, facteur de bien-être), le cortisol (hormone du stress) et même l’insuline. Une influence dont sont conscients les possesseurs d’animaux qui apprécient leur compagnie apaisante, sécurisante, voire consolatrice. "Quand je rentre du collège, la maison est vide, mais mon chat m’entend arriver et gratte à la porte dès que je passe le portail. Je lui donne à manger, je lui fais un câlin… Je me sens moins seule" , explique Maïa, 12 ans.

    Psycho-physiologiste et éthologue, le professeur Hubert Montagner souligne aussi l’importance de l’animal dans la construction de l’estime de soi de l’enfant. "Quand un enfant est en difficulté dans sa sphère émotionnelle et affective, la présence de l’animal contribue à l’installer dans une sécurité affective et à lui donner confiance en soi et en autrui, à libérer ses émotions et à s’autoriser à les exprimer sans être jugé", explique-t-il.

     "On peut juger de la grandeur d’une nation par la façon dont les animaux y sont traités" , disait Gandhi et ce n’est pas Reha Hutin, présidente de la Fondation 30 millions d’amis et productrice d’une émission télévisée qui prétendrait le contraire. 

    Elle se félicite de voir les enfants d’aujourd’hui élevés dans un "grand respect des animaux. De plus en plus de jeunes sont bénévoles dans les refuges, ils vont les promener… Ils ont une vraie prise de conscience qu’il s’agit d’êtres vivants. Un chiffre particulièrement significatif est celui des abandons. Il y a trente ans, on en comptait environ 400 000 chaque année. Aujourd’hui, il y en a six fois moins. C’est encore trop, mais l’évolution va dans le bon sens" , dit Reha Hutin.

     

     (Source le journal La Croix)

     

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  • Commentaires

    1
    Lundi 1er Octobre 2012 à 22:42
    sereine

    Ma vérité est celle là = j'ai 6 enfants chats. Beaucoup pensent que c'est parce que n'ayant pas eu d'enfants humain, pour me consoler, j'ai pris des chats "faute de mieux". Mais la vérité est que j'ai les enfants que je me voulais.

    J'ajoute que les non nombriliste trouvent qu'une adoption donne aussi un vrai enfant. Moi j'ajoute que non espèciste, j'ai adopté des enfants chats.

    Je ne cherche pas à être comprise, je suis ce que je suis. Toutes les espèces sont soeurs sur la Terre. J'ai les enfants qui me vont.

    2
    Lundi 1er Octobre 2012 à 22:51
    Marie

    Je suis comme toi Sereine sans enfant ....... les gens autour de moi parlent beaucoup ..... et ébauchent un léger sourire quand ils parlent de mes chats !!!!! Mais ils ne savent pas que pour moi, handicapée, mes chats sont toute ma vie .

    Bises à toi,

    Marie,

    3
    Mardi 2 Octobre 2012 à 19:02
    Kimcat

    Coucou Marie

    Ton article est épatant

    As-tu regardé l'émission d'hier soir sur Direct 8 à ce sujet ?

    Bises félines

    4
    Mardi 2 Octobre 2012 à 20:18
    Sara

    Je suis d'accord avec toi sur cette evolution social qui est certe partout.  Mais en catalogne il y a encore un écart, on a passé des habitudes rurales à la nouvelle culture citadiné, mais encore avec beaucoup d'intolérance vers les animaux. Et dans l'espagne, en géneral, est pire.

    D'ailleurs c'est vrai que le chien démande-t-il plus d'attention, sur tout psychologiquement. Moi, j'ai perdu ma chienne et en ce moment je ne suis preparé pour une autre. Ça démanderais toute ma attention et je suis trop feble actuellement psychologiquement. Parfois je crois important penser en l'animal comme animal, pour le bienêtre de tous!

    5
    Mardi 2 Octobre 2012 à 21:54
    Marie

    Désolée pour ta toutoune Sara . Ce sont des moments trés durs à passer . Le temps est ton meilleur allié . Courage et prends ton temps pour faire le deuil . Mes pensées sont avec toi .

    Bises à toi,

    Marie,

    6
    Mardi 2 Octobre 2012 à 22:03
    Marie

    Coucou Béa . J'ai vu effectivement le début mais j'ai décroché au passage du coiffeur pour chien !!!!!! L'animal objet !!!!

    Bises à toi,

    Marie,

    7
    Mercredi 3 Octobre 2012 à 10:40
    Kimcat

    Coucou Marie

    Je te l'accorde, le début de l'émission avec ce toiletteur pour chiens très manièré et un peu loufoque n'était pas le plus motivant. La suite était nettement mieux

    Bises du mercredi

    Béa kimcat

    8
    Mercredi 3 Octobre 2012 à 17:53
    Marie

    Merci Marie Claude   Que ne ferait-on pas pour eux !!!!!

    Bises à toi ronrons à Bamby,

    Marie,

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    9
    Marie-Claude
    Lundi 7 Janvier 2013 à 21:30
    Marie-Claude

    Merci Marie. Tout ce qui vit mérite notre attention, notre respect, et notre amour. J'aime beaucoup le commentaire de Sereine. Je suis mère et grand-mère, et les chats ont toujours fait partie de notre famille. Ce sont aussi mes BB. Bises à tout le monde, une spéciale pour Marie et ses deuzamours. Et oui je fais des bisous aussi aux chats.

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